De l’enfant soldat à l’Europe urbaine : quand les traumatismes explosent en silence

Des bagarres filmées pendant la Fête de la musique, des agressions en groupe, des violences parfois gratuites. Les réseaux sociaux regorgent de ces scènes. Beaucoup pointent du doigt l’origine des jeunes impliqués. Mais si la véritable question était ailleurs ?
Et si certains de ces jeunes portaient en eux un passé que personne ne veut affronter ? Celui d’enfants arrachés à leur innocence pour être plongés dans des conflits sanglants, puis projetés dans l’exil sans repères ni soins.
La guerre dans les bagages
Dans plusieurs pays d’Afrique centrale, de l’Ouest ou du Sahel, des milliers d’enfants ont été enrôlés de force dans des milices ou des rébellions. Garçons de 10 ans à peine, formés à tuer, à survivre, à ne plus rien ressentir.
Le traumatisme ne s’efface pas avec un visa. Il s’enfouit. Il se transforme.
L’exil, mais jamais la guérison
Ces enfants devenus adolescents arrivent parfois seuls, parfois avec leur famille. L’Europe les accueille comme des « migrants mineurs », mais rarement comme des survivants de guerre.
Les soins psychologiques sont absents ou superficiels. L’accompagnement social, trop léger. Le mutisme s’installe. Le mal être aussi.
Reconstruction impossible, violence mimée
Quand on a appris à réagir par la violence, à dominer ou à se protéger par la force, il est difficile de se reconstruire dans un cadre civil pacifié. Surtout quand l’environnement social (précarité, racisme, ghettos) alimente la frustration et la colère.
Certains se replient dans des bandes. Non par culture, mais par survie. Le groupe remplace la famille. La violence remplace la parole.
La cécité volontaire de l’Europe
La plupart des pays européens, notamment les anciennes puissances coloniales, ne veulent pas voir ces traumatismes. Ils parlent d’intégration, de délinquance, de répression. Mais ils refusent de traiter les blessures à la racine.
Par peur d’être accusés de faiblesse. Par aveuglement. Par cynisme.
Comprendre n’est pas excuser
Mais ignorer ces parcours, c’est entretenir un mal plus profond.
Derrière certains actes violents, il y a des vies fracassées, des enfances volées, et des bombes intérieures que l’Europe refuse encore de désamorcer.
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