Flicage numérique : la protection des mineurs comme prétexte à une surveillance opaque
Ces derniers mois, les discours politiques autour de la “citoyenneté numérique” se sont intensifiés.
En Belgique, depuis la Déclaration de Louvain-La-Neuve signée en avril 2024, on promet un “Internet plus sûr”, une “vérification d’âge interopérable”, une “identité numérique responsable”.
Le discours officiel : protéger les jeunes, responsabiliser les adultes
Le storytelling est bien rodé :
- “Protéger les mineurs face aux contenus sensibles”
- “Réduire l’anonymat nuisible”
- “Créer une identité numérique sécurisée, pseudonyme ou vérifiable”
Mais tout cela reste flou :
- aucun texte de loi clair,
- aucun outil en ligne,
- aucun contrôle démocratique.
Et pourtant, les premières sanctions tombent
Le 4 juin 2025, Pornhub, Redtube et YouPorn ont été bloqués en France pour avoir refusé d’implémenter un système d’identité numérique à chaque visite.
Leur réponse :
“Cela ne protège pas les mineurs, cela met en danger la vie privée de tous.”
Ils ont préféré suspendre l’accès plutôt que de participer à cette mascarade.
Le vrai danger : l’infrastructure du contrôle
Ce n’est pas la vérification d’âge le problème.
C’est ce qu’elle permet de mettre en place :
- un identifiant numérique interopérable,
- une base de données centralisée des connexions sensibles,
- un historique de navigation potentiellement exploitable à tout moment.
Et ça, sans transparence, sans recours, sans contrôle citoyen.
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