Illégaux interpellés pour faits criminels : pourquoi sont-ils souvent libérés ?
En Belgique, de nombreux étrangers en séjour illégal interpellés pour faits criminels sont rapidement libérés. Failles judiciaires, manque de places et expulsions difficiles nourrissent un sentiment d’impunité et d’insécurité.

En Belgique comme ailleurs en Europe, la question des personnes en séjour illégal impliquées dans des faits criminels reste un sujet sensible. Régulièrement, des individus sans titre de séjour sont interpellés par la police pour des délits ou des crimes, mais au lieu d’être expulsés ou maintenus en détention, ils se retrouvent de nouveau en liberté.
Cette situation choque une partie de l’opinion publique, qui s’interroge : comment est-il possible qu’une personne arrêtée pour des faits graves puisse être relâchée aussi rapidement ?
Des failles dans le système judiciaire et administratif
Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :
- Manque de places en centres fermés : la Belgique ne dispose que de quelques centaines de places pour des milliers de personnes en situation irrégulière.
- Difficulté des expulsions : certains pays d’origine refusent de délivrer des laissez-passer consulaires, rendant l’éloignement impossible.
- Décisions judiciaires : faute de preuves suffisantes ou en attente d’un procès, un juge peut ordonner une remise en liberté.
- Priorités policières : les services de police et de l’Office des étrangers doivent parfois arbitrer entre différents dossiers.
Un sentiment d’impunité
Pour beaucoup de citoyens, voir des personnes en séjour illégal commettre des infractions et être rapidement relâchées nourrit un sentiment d’injustice. Cela donne l’impression d’une impunité, voire d’un « laxisme » des autorités.
Dans certains quartiers, cette perception accentue le climat d’insécurité et la défiance vis-à-vis des institutions.
La question de l’expulsion
En théorie, un étranger en séjour illégal ayant commis un délit ou un crime devrait être prioritaire pour une expulsion. En pratique, l’exécution de ces mesures est compliquée. Les obstacles administratifs, diplomatiques et logistiques ralentissent le processus.
Résultat : beaucoup de décisions d’expulsion restent lettre morte, et les personnes concernées finissent par se retrouver à nouveau dans la rue.
Un débat qui reste ouvert
Le débat sur la gestion des étrangers en séjour illégal impliqués dans des faits criminels oppose deux visions :
- Sécurité publique et fermeté : expulsion systématique, renforcement des centres fermés, coopération internationale plus stricte.
- Respect des droits fondamentaux : nécessité de juger les individus dans le cadre de la justice belge, sans discrimination, et d’éviter les mesures expéditives.
Entre ces deux approches, le système actuel apparaît insuffisant et souvent contradictoire, laissant prospérer un sentiment de vide juridique.
Conclusion
La libération régulière de personnes en séjour illégal interpellées pour faits criminels met en lumière les limites de la politique migratoire et judiciaire. Faute de moyens et de solutions diplomatiques efficaces, la Belgique se retrouve confrontée à un dilemme : protéger la sécurité publique tout en respectant l’État de droit.
Tant que ce problème structurel ne sera pas réglé, le sentiment d’impunité continuera à alimenter la méfiance et la colère d’une partie de la population.

Le 11 septembre 2025
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