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Iran–Israël : 45 ans d’hostilité depuis la révolution islamique

Depuis 1979, l’Iran et Israël sont engagés dans une guerre froide. Ce conflit, né de la révolution islamique menée par l’ayatollah Khomeini, oppose deux visions du monde : un régime religieux chiite révolutionnaire contre un État juif perçu comme un intrus au Moyen-Orient. Quarante-cinq ans plus tard, les tensions n’ont cessé de croître, au point de faire de ce face-à-face l’un des plus dangereux de la planète.

Avant 1979 : des alliés discrets mais stratégiques

Sous le règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi, l’Iran est un pilier pro-occidental dans la région. Il entretient des relations secrètes mais solides avec Israël, malgré les tensions avec le monde arabe :

  • Israël importe du pétrole iranien.
  • Le Mossad collabore avec les services secrets iraniens (SAVAK).
  • Les deux pays s’opposent à la montée du nationalisme arabe, notamment en Irak et en Égypte.

1978–1979 : la révolution islamique… depuis la France

Un exil long mais stratégique

Expulsé d’Iran en 1964 pour avoir dénoncé l’influence américaine, l’ayatollah Khomeini vit d’abord en Irak (à Nadjaf) pendant 13 ans. Mais en 1978, sous la pression du Shah, Saddam Hussein l’expulse.

Il se réfugie alors… en France, à Neauphle-le-Château, petit village paisible des Yvelines.

Encadré : Le rôle discret, mais réel de la France

De 1978 à 1979, la France offre à l’ayatollah Khomeini un espace de liberté qu’il n’aurait eu nulle part ailleurs. Depuis Neauphle-le-Château :

  • Il enregistre ses discours sur cassette pour les mosquées en Iran.
  • Il accueille les journalistes internationaux.
  • Il coordonne, à distance, l’agitation révolutionnaire.

Paris, au nom du droit d’asile, ne l’empêche pas d’agir.
Mais rétrospectivement, cet aveuglement diplomatique a facilité l’émergence d’un régime islamiste radical qui deviendra le pire ennemi d’Israël et un acteur-clé de l’instabilité régionale.

1er février 1979 : retour en Iran avec Air France

Le 1er février 1979, l’ayatollah Khomeini rentre en Iran à bord d’un Boeing 747 d’Air France, accueilli par des foules immenses. Deux semaines plus tard, la République islamique d’Iran est proclamée. Israël est désormais considéré comme un ennemi idéologique, qualifié de « tumeur cancéreuse » dans les discours officiels.

Les années 80–90 : la guerre par procuration commence

Très vite, l’Iran se dote d’un réseau d’alliés régionaux :

  • Le Hezbollah au Liban, fondé en 1982 avec l’aide des Gardiens de la Révolution.
  • Le Hamas, sunnite, mais financé par Téhéran.

Ces groupes s’opposent directement à Israël, qui répond par des frappes ciblées et des alliances sécuritaires régionales.

Années 2000 : obsession nucléaire

Israël considère le programme nucléaire iranien comme une menace existentielle :

  • L’ayatollah Khomeini a interdit l’arme nucléaire par décret religieux, mais ses successeurs contournent les interdits.
  • En réponse, Israël mène des cyberattaques (Stuxnet), des assassinats de scientifiques, et des pressions diplomatiques pour empêcher l’Iran d’accéder à la bombe.

2010–2020 : le Grand Jeu régional

L’Iran s’implante militairement en :

  • Syrie (aux côtés de Bachar al-Assad),
  • Irak (via les milices chiites),
  • Yémen (via les Houthis),
  • Et reste actif à Gaza et au Liban.

Israël multiplie les frappes aériennes préventives, principalement en Syrie, pour empêcher l’Iran d’installer des bases permanentes.

2023–2025 : vers la Troisième Guerre mondiale ?

La guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023 provoque un choc géopolitique régional, puis mondial.
En avril 2024, après une frappe israélienne à Damas, l’Iran riposte directement en lançant plus de 300 missiles et drones sur Israël.
La plupart sont interceptés par les systèmes israéliens… aidés par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Jordanie.

C’est la première attaque directe de l’Iran contre Israël depuis 1979.

Juin 2025 : l’escalade devient frontale

Début juin 2025, Israël lance l’opération “Rising Lion”, une attaque de grande ampleur visant exclusivement des cibles iraniennes :

  • Des sites nucléaires stratégiques sont touchés à Natanz, Fordow et Ispahan.
  • Des usines de missiles balistiques sont détruites.
  • Des frappes ciblées à Téhéran visent et tuent plusieurs hauts responsables, notamment :
    • le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution (IRGC),
    • le général Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes.

La riposte iranienne ne tarde pas

L’Iran réplique immédiatement par une salve massive de missiles balistiques et de drones :

  • Plusieurs visent les alentours de Tel Aviv, Haïfa et le Golan.
  • Des dégâts sont signalés malgré l’interception d’une partie des projectiles.

Pour la première fois depuis des décennies, l’affrontement n’est plus indirect, mais frontal.

Une guerre par étapes… vers un conflit global ?

Cette escalade inquiète les chancelleries du monde entier :

  • Les États-Unis et l’Europe appellent à la désescalade, tout en soutenant Israël.
  • Le risque de contagion régionale est élevé : Irak, Liban (Hezbollah), Syrie, Yémen (Houthis).

En juin 2025, le Moyen-Orient n’est plus au bord d’une guerre généralisée : il y est déjà entré.

Chiite, Croyances et Religions, Islam
Politiques, Religions