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Comprendre le monde… faute de pouvoir le changer !

Mithra vs Jésus : entre sacrifice cosmique et marketing divin

Ils étaient deux. Deux figures divines dans un monde en quête de sens.
L’un égorgeait des taureaux dans une grotte. L’autre multipliait les pains et les followers.
Spoiler : ce n’est pas Mithra qu’on célèbre à Noël. Pourquoi ?

1. Mithra, ce dieu venu d’ailleurs (et d’avant)

Avant Jésus, il y avait Mithra. Né du panthéon indo-iranien, il incarne la lumière, la vérité, le contrat sacré. Un genre de notaire céleste en lien direct avec le soleil. Dans le zoroastrisme, Mithra était une entité importante, associée à la justice, à l’ordre et à la loyauté.

Son culte, réinterprété à la romaine, devient populaire entre le Ier et le IVe siècle après J.-C. Adopté surtout par les légionnaires et les marchands, il s’inscrit dans un système initiatique complexe, exclusivement masculin.

Les lieux de culte, appelés mithræa, étaient souvent des grottes naturelles ou artificielles, symbolisant le cosmos. Le cœur du rituel repose sur la tauroctonie : Mithra y est représenté en train de sacrifier un taureau, animal considéré comme source de vie. Ce sacrifice régénère le monde, fait jaillir la fertilité et marque la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Le culte comprenait sept degrés d’initiation, chacun symbolisé par un animal, une planète ou un élément (Corax, Nymphus, Miles, Leo, Perses, Heliodromus, Pater). L’adepte gravissait ces étapes au fil d’épreuves, banquets sacrés et enseignements secrets.

C’est un culte mystérieux, hiérarchisé, ésotérique, où la connaissance divine ne se révèle qu’aux initiés — à l’inverse de la prédication publique de Jésus.

2. Jésus, ou l’art de simplifier le divin

Pendant ce temps, dans une autre région du monde, un certain Jésus propose un message radicalement différent :

  • aimez-vous,
  • suivez-moi,
  • la vie éternelle, c’est cadeau.

Son culte est public, ouvert, émotionnel. Les pauvres, les femmes, les pécheurs : tout le monde est le bienvenu. C’est clair, simple, viral. L’apôtre Paul transforme tout ça en stratégie de com’ redoutable. Ajoutez Constantin, puis Théodose, et voilà : le christianisme devient religion d’État. Mithra peut ranger ses taureaux.

3. Coïncidences ou inspiration divine ?

Les similitudes entre les deux cultes sont troublantes :

SymboleMithraJésus
Naissance25 décembre, dans une grotte25 décembre, dans une étable
Repas rituelPain et vinPain et vin
SauveurOui, lumière contre ténèbresOui, pardon contre péché
Initiation7 grades secretsBaptême, eucharistie, etc.

Copie ? Récupération ? Adaptation ? Disons que le message de Jésus a surtout été plus intelligemment « packagé ».

4. Pourquoi Mithra a perdu

Parce qu’il était exclusif, ésotérique, élitiste.
Parce que Jésus était l’ami du peuple, le roi des pauvres, et surtout… il avait l’empire derrière lui.
Parce que dans la bataille des dieux, le storytelling a gagné sur le mysticisme.

« Entre un dieu qui saigne un taureau dans une grotte et un autre qui transforme le vin en sang… l’histoire a tranché : mieux vaut un bon storyteller qu’un boucher sacré. »

5. Aujourd’hui ? Rien n’a vraiment changé

Le besoin de croire, lui, est toujours là. Qu’il s’incarne en Jésus, en Krishna, ou en… Sylvain Durif.

Car oui, le Christ cosmique est toujours actif, prêt à régler le conflit Iran/Israël depuis un parc en Île-de-France, entre deux platanes.

Parce que tant qu’il y aura des humains, il y aura des dieux. Et parfois, les plus perchés sont ceux qu’on entend le plus.

Croyances et Religions
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