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Comment le monde arabe a hérité du nazisme… et pourquoi la Palestine est le cœur idéologique ?

De la rencontre entre Hitler et le Mufti de Jérusalem à la haine moderne d’Israël, la Palestine est devenue le cœur idéologique de la nazification du monde arabe. Une influence ignorée, mais toujours vivante.

Mufti de Jérusalem tenant un drapeau palestinien

Quand le nazisme ne meurt pas, il voyage

La défaite militaire du IIIe Reich en 1945 n’a pas signé la mort de ses idées.
Dans un monde arabe encore marqué par le colonialisme, l’humiliation politique et la montée du nationalisme, les restes idéologiques du nazisme vont se propager, muter, se cacher… et parfois s’enraciner.

Certains régimes arabes ont utilisé ces idées à des fins stratégiques, avant de s’en débarrasser.
D’autres les ont absorbées — parfois inconsciemment — pour construire une nouvelle forme de haine, maquillée en antisionisme.

Mais c’est en Palestine que cette dérive idéologique a trouvé son ancrage le plus profond et le plus durable.

Palestine : la matrice oubliée de la haine recyclée

Dès les années 1930, bien avant la création de l’État d’Israël, le nationalisme palestinien va croiser la route du nazisme. La figure clé de cette fusion idéologique s’appelle Amin al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem. En 1941, il fuit vers l’Allemagne nazie, rencontre Hitler, et devient l’un des propagandistes arabes du régime. Il soutient activement la Solution Finale, participe à la formation de divisions SS musulmanes en Bosnie, et diffuse des messages antisémites sur les ondes allemandes.

Après la guerre, aucun procès ne lui est intenté. Pire : il revient au Moyen-Orient et devient le mentor politique de Yasser Arafat. Ainsi, le nationalisme palestinien va intégrer, dès ses fondements, un antisémitisme racial inspiré du nazisme.

La Palestine est devenue le foyer idéologique d’une haine héritée… et jamais purgée.

🔴 Statut : épicentre idéologique — jamais dénazifiée

Autres trajectoires dans le monde arabe

Listes des autres pays arabes nazifiés pendant la guerre.

Algérie

L’Algérie fut l’un des territoires d’Afrique du Nord où les lois antisémites du régime de Vichy furent appliquées avec rigueur dès 1940. Le décret Crémieux fut suspendu, les Juifs déchus de leur citoyenneté française, exclus de la vie publique. Après la Seconde Guerre mondiale, aucun effort de réhabilitation n’eut lieu. Pire : à l’indépendance en 1962, la quasi-totalité des Juifs algériens furent poussés à l’exil.

🔴 Statut : nazifiée, jamais purgée

Égypte

Dans les années 1950, l’Égypte de Nasser accueille plusieurs anciens nazis comme Johann von Leers, rebaptisé Omar Amin. Ces hommes participent à la propagande d’État et aident à structurer le discours antisioniste officiel. Ce recyclage du nazisme sert d’arme idéologique contre Israël. Mais la suite sera toute autre : en 1979, le président Sadate signe la paix avec Israël, provoquant son assassinat mais marquant une rupture historique. Sous Moubarak, puis Al-Sissi, l’islamisme est progressivement réprimé, et la haine racialo-religieuse est contenue dans les discours officiels.

🟢 Statut : nazifiée à des fins stratégiques, puis dénazifiée

Tunisie

La Tunisie, brièvement occupée par l’Allemagne nazie entre 1942 et 1943, a connu l’ombre du nazisme sans s’y enraciner. Après l’indépendance, le président Habib Bourguiba adopte une politique laïque et modernisatrice. Il défend l’existence de l’État d’Israël dès les années 60 et protège les Juifs tunisiens, qui peuvent rester à Djerba et ailleurs. Sous Ben Ali, le régime reste autoritaire mais évite les dérives religieuses ou antisémites.

🟡 Statut : touchée, mais globalement dénazifiée

Libye

Sous la colonisation italienne de Mussolini, la Libye applique les lois raciales fascistes, et en 1942, des centaines de Juifs sont déportés au camp de Giado. Après la guerre, peu d’efforts de mémoire ou de réintégration sont entrepris. En 1969, Kadhafi prend le pouvoir et expulse brutalement toute la communauté juive, accusée de trahison. L’antisémitisme devient officiel, soutenu par une rhétorique révolutionnaire et anti-occidentale. Aujourd’hui, la Libye est en ruines, sans État structuré, sans mémoire, sans Juifs.

🔴 Statut : nazifiée, vidée, oubliée

En conclusion : la Palestine, dernière pièce du puzzle idéologique

Ce que l’Europe a combattu en 1945, la Palestine l’a absorbé dès 1946. Pas par ses armes, mais par ses mots. Pas par ses frontières, mais par ses slogans. Ce n’est pas sur les champs de bataille que le nazisme a survécu, mais dans les discours, les images, les récits construits autour d’un conflit qui aurait pu rester politique, mais qui est devenu idéologique et racial.

Cette influence ne s’est pas inscrite dans la loi, mais dans les manuels scolaires, les sermons, les graffitis, les vidéos, les chansons, les réseaux sociaux. Elle n’a pas besoin de tanks pour tuer. Elle vit dans les esprits, s’ancre dans une mémoire transmise sans recul critique, héritée d’un récit tronqué où la haine des Juifs est maquillée en simple solidarité politique.

Et c’est cette haine, jamais purgée, jamais questionnée, jamais dénoncée, que l’on retrouve aujourd’hui dans les rues d’Europe. À Bruxelles, Paris, Londres ou Berlin, des jeunes musulmans — souvent issus du Maghreb — brandissent des slogans pro-palestiniens… sans savoir que certains de ces mots viennent directement des discours de Goebbels.

Saad van Nassouwe
Écrit par Saad van Nassouwe
Le 5 août 2025

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