Si les réseaux sociaux avaient existé en 40-45, on parlerait allemand
Goebbels avec TikTok ? Hitler sur Twitter ? Entre la propagande nazie, les réseaux sociaux et l’IA générative, la manipulation des masses atteint un niveau jamais vu. Sommes-nous encore capables de résister ?

La propagande nazie : une machine totale
En 40-45, Hitler et Goebbels avaient déjà compris une chose : pour contrôler un peuple, il faut contrôler son imaginaire.
- La radio : le fameux Volksempfänger, poste bon marché imposé dans les foyers allemands. Mais attention : il ne captait que les stations autorisées par le Reich. Impossible d’écouter la BBC. La dictature commençait par les ondes.
- Le cinéma : Leni Riefenstahl signa Le Triomphe de la volonté, où Hitler apparaissait comme un messie descendu du ciel. Un chef-d’œuvre esthétique… au service d’une idéologie meurtrière. Autre film culte : Le Juif éternel, qui comparait les Juifs à des rats. La propagande visuelle la plus crue.
- L’école : les enfants apprenaient les maths en calculant « le coût d’un handicapé », et la biologie servait à prouver la « supériorité aryenne ». Les manuels scolaires n’étaient pas des livres, mais des armes.
- Le mythe de l’aryen blond aux yeux bleus : l’« homme parfait », symbole d’une race supérieure. Un fantasme collectif répété partout, alors que Hitler lui-même n’avait rien de cet idéal.
- Les mensonges administratifs : les déportations étaient appelées « réinstallations à l’Est ». Une novlangue mortelle qui calmait les foules.
Bref, la propagande nazie ne se contentait pas de diffuser des slogans. Elle transformait chaque détail de la vie quotidienne en instrument de manipulation.
Si Hitler avait eu Twitter et TikTok…
Imaginez un instant la même mécanique avec les outils numériques d’aujourd’hui :
- Des hashtags nazis en tendances mondiales.
- Des vidéos TikTok de 15 secondes transformant un discours haineux en contenu viral.
- Des deepfakes glorifiant Hitler ou ridiculisant ses opposants.
- Des algorithmes ciblant les plus fragiles avec un flux constant de propagande.
- Une Gestapo qui n’a même plus besoin d’espions : vos données personnelles suffiraient.
En clair : la résistance de l’époque, déjà difficile, aurait été écrasée par la rapidité et la puissance des réseaux sociaux.
Les chaînes d’info : relais dociles de la propagande moderne
Aujourd’hui, le problème ne se limite pas aux réseaux sociaux. Les journaux télévisés sont devenus les nouveaux amplificateurs.
- Ils diffusent des images sans vérifier leur origine.
- Ils reprennent des vidéos militaires « fournies » par des belligérants.
- Ils remplissent leurs journaux de séquences issues de Telegram ou Twitter.
- Et parfois, ils montrent carrément des images générées par IA, sans s’en rendre compte.
Résultat : même les rédactions, censées être un rempart, deviennent des complices involontaires de la désinformation.
Quand l’IA brouille tout : voir n’est plus croire
En 1940, truquer une photo demandait un studio, des moyens techniques.
En 2025, un gamin de 15 ans peut générer en 30 secondes :
- une explosion fictive qui fait paniquer une population,
- une vidéo d’un président déclarant une guerre imaginaire,
- une fausse photo « choc » qui enflamme Twitter.
Le citoyen moyen, bombardé d’images, ne sait plus quoi croire. La démocratie repose sur la confiance dans l’information. Sans confiance, tout s’effondre.
La mise en scène : quand la politique devient show
Les nazis avaient compris que la politique devait ressembler à un spectacle.
- Rassemblements avec drapeaux et torches,
- Discours millimétrés,
- Uniformes impeccables,
- Mise en scène quasi religieuse.
Goebbels résumait tout : « La propagande doit être populaire et adapter son niveau intellectuel à la capacité de compréhension du plus limité. »
Traduction en 2025 : TikTok, Reels, slogans faciles, images chocs. Rien n’a changé, seule la technologie est plus rapide.
Conclusion : l’histoire peut se répéter
En 40-45, malgré cette machine infernale, des résistants ont existé. Ils ont diffusé des tracts, monté des radios pirates, risqué leur vie pour une vérité fragile.
Mais avec les réseaux sociaux, les chaînes d’info et l’IA, la propagande dispose aujourd’hui d’armes mille fois plus puissantes.
La vraie question n’est plus « Que voyons-nous ? » mais « Peut-on encore croire ce que nous voyons ? »
Et si nous ne restons pas critiques, si nous ne vérifions pas, si nous avalons chaque image et chaque vidéo sans réfléchir, alors oui :
nous parlerons allemand demain, chinois après-demain, et peut-être même en langage machine IA le jour d’après.

Le 6 septembre 2025
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