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ULB : la promotion « Rima Hassan » enflamme le débat entre symbole et provocation

La promotion en droit de l’ULB baptisée « Rima Hassan » déclenche une tempête : symbole pro-palestinien pour certains, provocation dangereuse pour d’autres. Entre militantisme, peur des étudiants juifs et impact professionnel.

À l’Université libre de Bruxelles (ULB), les étudiants en droit ont choisi de baptiser leur promotion du nom de Rima Hassan, militante franco-palestinienne et candidate suppléante de La France Insoumise aux européennes de 2024. Un choix qui se voulait symbolique, mais qui a aussitôt provoqué une tempête politique et médiatique en Belgique.

Une figure controversée

Rima Hassan, d’origine palestinienne et connue pour son engagement pro-Gaza, est régulièrement invitée dans les médias et sur les plateaux universitaires. Ses détracteurs l’accusent de tenir un discours radical, parfois ambigu sur le Hamas, tandis que ses partisans voient en elle une voix courageuse face au « silence européen » sur les bombardements israéliens.

Les réactions en cascade

Sur les réseaux sociaux
Dès l’annonce du baptême de la promotion, les réactions se sont multipliées sur X (ex-Twitter).

  • L’internaute Lavissima B. ironise : « Les étudiants en droit de l’ULB viennent de s’auto-exclure du marché du travail. Il suffira aux cabinets d’avocats de demander le nom de promo des candidats pour éliminer certains CV. »
  • Loubna Azghoud, humoriste belge, dénonce un climat anxiogène pour les étudiants juifs : « Ils ont peur. Peur d’être ostracisés dans leur propre université. Ce choix renforce cette angoisse. »
  • Le député fédéral Georges Dallemagne (Les Engagés) frappe fort en parlant d’un « nouveau fascisme » et affirme que cette décision « fera date dans l’histoire ».

Dans la communauté juive
Plusieurs associations dénoncent une provocation et un signal d’hostilité envoyé aux étudiants juifs. Pour elles, associer un diplôme prestigieux comme celui de droit à une personnalité jugée radicale alimente le climat d’insécurité sur les campus.

Dans la sphère politique
À gauche, certains saluent le courage d’un choix militant. À droite et au centre, les critiques pleuvent : on y voit un geste « inconséquent » voire « dangereux » dans un contexte déjà tendu autour du conflit israélo-palestinien.

Entre symbole et boulet professionnel

Certains soulignent aussi un risque concret : un nom de promo se retrouve souvent sur les CV, et il n’est pas exclu que certains cabinets d’avocats ou entreprises, soucieux de leur image, considèrent ce marquage politique comme rédhibitoire.

Une fracture générationnelle ?

Au-delà du symbole, cette affaire illustre un fossé générationnel et idéologique :

  • Les étudiants voient dans ce choix un acte de solidarité et d’engagement politique.
  • Les critiques y lisent une instrumentalisation idéologique de l’université, qui devrait rester un lieu de neutralité académique.

Conclusion

L’affaire « promo Rima Hassan » dépasse largement les murs de l’ULB. Elle pose une question de fond : une université doit-elle refléter l’engagement politique de ses étudiants, quitte à assumer la polémique, ou doit-elle rester dans le champ du savoir neutre et universel ?

Ce qui est certain, c’est que ce choix, loin d’être anodin, marque une rupture : pour certains, un symbole fort de résistance ; pour d’autres, une provocation dangereuse qui risque de hanter l’avenir professionnel des diplômés.

Saad van Nassouwe
Écrit par Saad van Nassouwe
Le 23 août 2025

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